Essentiel #43 • Avril 2025

Édito – Numéro 43 – Avril 2025
Mobilisation face aux mesures salariales insuffisantes
Vous avez été nombreux à nous sommer de ne pas rester inactifs face à l’absence de mesures salariales acceptables au terme de la négociation annuelle. Avec FO, l’UDPA et la CGT nous avons donc pris l’initiative d’une pétition qui a confirmé l’ampleur de votre mécontentement.
Prochaines étapes pour l’intersyndicale
Le nombre très important de signatures vient légitimer l’action de l’intersyndicale qui poursuit son action, à commencer par la remise de la pétition au Directeur Général d’Axa France. La suite reste à écrire au regard de l’écoute que l’entreprise nous accordera.
Vos élus, votre relais auprès de la Direction
Les organisations syndicales sont vos relais auprès de la Direction de l’entreprise. Au-delà des salaires, le sujet de la révision de tarification de contrat santé en est une autre illustration. Ce contexte, où des enjeux importants sont sur la table, nous a paru opportun pour vous rappeler l’importance pour les salariés d’être bien représentés. Nous en profitons pour revenir dans ce numéro sur les principes qui guident la CFDT dans son action.
Christophe Vercoutère

Large succès de la pétition intersyndicale
Une pétition largement soutenue
Vous avez été très nombreux à signer la pétition proposée par l’intersyndicale (CFDT, CGT, FO, UDPA) à la suite de l’échec de la négociation salariale due à l’indigence des mesures proposées par la Direction.
Plus de 4 200 signatures pour des mesures correctives
Ce sont donc plus de 50% des salariés administratifs en CDI d’Axa France qui ont manifesté leur mécontentement face à une baisse continue de leur pouvoir d’achat, en demandant des mesures de nature à rétablir un équilibre acceptable dans la répartition des richesses.

Rappel des revendications intégrées à la pétition
Pour mémoire, les demandes intégrées dans la pétition sont les suivantes :

En premier lieu, des augmentations générales pour tous à un niveau qui préserve tous les salariés des effets de l’inflation.

Le versement d’une prime exceptionnelle de 1.000 € au bénéfice de chacun.

L’octroi de 40 actions gratuites à tous à l’occasion du 40ème anniversaire d’Axa.

L’alimentation pour tous, sans « apport personnel », du PERECO à hauteur de 500€.

Entrevue avec Guillaume BORIE
Forte de votre soutien massif, les organisations membres de l’intersyndicale ont sollicité une entrevue avec Guillaume BORIE pour lui remettre la pétition et l’interroger sur les suites qu’il compte lui donner.
Attentes vis-à-vis de la Direction
Nous espérons que la Direction saura entendre votre mécontentement et prendre les décisions de nature à ramener de la sérénité.
L’avenir conditionné à la prise en compte des revendications
C’est du niveau de prise en compte de vos légitimes demandes que dépendra la suite de ce dossier et des actions de l’intersyndicale.

Mesures adoptées pour la pérennité de notre complémentaire santé

Hugues Bouchez
Origine du déséquilibre financier
L’aggravation du déséquilibre financier de notre contrat « complémentaire santé » a donné lieu à une nouvelle négociation visant à assurer sa pérennité.
Contexte difficile pour les complémentaires santé
Le déséquilibre du contrat trouve son origine dans l’inflation du coût des actes médicaux, le désengagement de la CPAM, la hausse de consommations des assurés. Les menaces du gouvernement d’instaurer des taxes sur les contrats « complémentaire santé » ne font qu’assombrir le tableau.

Position de la CFDT face à cette situation
Face à cette situation la CFDT a défendu :

Le maintien des garanties en l’état
Réduire les garanties pour rétablir l’équilibre du contrat irait à l’encontre des mécanismes de solidarité et de mutualisation, en faisant payer aux salariés les plus vulnérables le prix du redressement technique.

L’utilisation exclusive du levier de l’ajustement tarifaire
La majoration tarifaire est celle qui implique la plus grande participation de l’entreprise, puisque celle-ci prend en charge 80% de la cotisation. Ainsi, pour une augmentation de 1€, 80 centimes seront à la charge de l’entreprise et 20 centimes à la charge du salarié.

Une absence de rétroactivité de la majoration tarifaire
Pour être acceptable, la majoration ne pouvait pas être rétroactive au 1er janvier, ce qui aurait entraîné un rattrapage de 4 mois sur la paie du mois de mai.

Ne pas intégrer à l’augmentation tarifaire les éventuelles futures taxes sur les complémentaires santé
En période d’instabilité politique rien n’est certain et aggraver l’augmentation de tarif en prenant en compte des taxes non encore finalisées ne paraissait pas judicieux.
Résultat favorable pour les salariés
La CFDT a obtenu gain de cause sur l’ensemble de ces points avec une augmentation de 10% des cotisations à compter du mois de mai. À titre d’illustration, l’augmentation mensuelle sera de l’ordre de 1,61€ pour une rémunération annuelle de 30K€ et de 2,68€ pour une rémunération annuelle de 50K€.
Une surveillance nécessaire des évolutions futures
Si cette augmentation ne devait pas suffire, ou si des facteurs devaient évoluer (consommation, taxes, désengagement de la CPAM), nous serions amenés à revenir une nouvelle fois sur ce dossier très important pour la santé des salariés.

La conception du syndicalisme selon la CFDT
Pourquoi s’intéresser au syndicalisme ?
Régulièrement, des salariés s’interrogent sur l’intérêt de l’action syndicale et son impact sur leur statut et leurs conditions de travail. Une observation sommaire de la situation sociale dans les entreprises aboutit à une évidence : le statut des salariés est nettement meilleur au sein des entreprises dans lesquelles le syndicalisme est présent et actif.
Le syndicalisme face aux critiques actuelles
Néanmoins, en cette période dans laquelle l’utilité des corps intermédiaires est contestée, la CFDT juge utile de rappeler les principes qui guident son action et qui la positionnent en véritable contre-pouvoir visant à préserver l’intérêt des salariés :
Concilier les intérêts de l’entreprise et des salariés
- La CFDT considère que son action doit être guidée par une conciliation des intérêts de l’entreprise et des salariés.
- La CFDT n’a en aucun cas la volonté de formuler des revendications qui mettraient en péril l’avenir de l’entreprise. Son action vise à obtenir la répartition des fruits du travail entre salariés et actionnaires. Ex : Les rachats massifs d’actions qui mobilisent des moyens financiers au bénéfice des seuls actionnaires sont l’illustration de ce que la CFDT réprouve.
Un contre-pouvoir indépendant et critique
La CFDT se refuse à envisager le dialogue social en termes de « confiance » ou « d’absence de confiance » en la Direction.
- Soucieuse d’incarner un contre-pouvoir et de ne pas se limiter à un rôle d’accompagnement des décisions de l’entreprise auprès des salariés, la CFDT appréhende l’ensemble des dossiers sous l’angle d’une analyse critique indépendante qui lui permet d’élaborer des revendications ou de demander l’adaptation des projets présentés.
- Renoncer à l’analyse pour appréhender le dialogue social sous l’angle de la confiance reviendrait à renoncer à tout rôle de contre-pouvoir et à endosser un rôle de service RH parallèle qui n’est pas le nôtre.
Respecter les prérogatives prévues par le code du travail
La CFDT est attachée aux prérogatives qui lui sont reconnues par le code du travail.
- Le code du travail prévoit l’information-consultation des CSE dans certaines situations, notamment en cas de réorganisation ou d’introduction de nouveaux outils.
- Lorsqu’elle détient le secrétariat d’une instance, la CFDT s’attache à obtenir les informations/consultations dues à l’instance. Y renoncer reviendrait à ne pas assumer le rôle imparti aux organisations syndicales et à nuire indirectement aux salariés.
Promouvoir le recours à l’expertise pour un dialogue social de qualité
La CFDT préconise un recours régulier aux expertises pour parvenir à une meilleure appréhension des dossiers complexes et pouvoir satisfaire aux exigences d’un dialogue social de qualité.
- La Direction tend malheureusement à considérer le vote d’une expertise sur un dossier comme une manifestation hostile des organisations syndicales. Pourtant, il n’en est rien, il s’agit seulement de l’exercice d’une prérogative qui permet d’instaurer un dialogue avec un niveau d’information comparable des parties prenantes.
- La baisse du volume d’expertises votées par les organisations syndicales depuis 2022 (début de la mandature en cours), s’avère être un signe inquiétant sur l’évolution du dialogue social.
Votre choix syndical impacte votre avenir
Intéressez-vous à la façon dont les organisations syndicales s’inscrivent dans les mécanismes du dialogue social et faites votre choix. Ce choix ne sera pas sans incidence sur vos droits à venir.
